Il
y a bulle et boule…

Du volume solide (sans commencement, sans fin, simulant le mouvement à l’arrêt, presque le sur-place dans les pentes douces) au chapeau cher à Magritte, des jeux du boulingrin aux délices de la boulette fromagère, du bonbon belge à la sphère (et ses atmosphères) à celle plus crânienne qui se perd avec la raison de tout à rien… Anonymat d’apparence dans des frémissements démultipliés. Et s’y ajoute évidemment la bulle et ses fragilités transparentes…
- Le mot « Daily » (délit ?), quant à lui, fut emprunté ailleurs, sans dandysme ni démangeaisons anglo-saxonnes excessives, pour mieux se jouer de la longueur éphémère du temps et de ses périodicités trop programmées.

- De 1957 à 1983, quatorze numéros du Daily-Bul émaillèrent quelques-uns de nos itinéraires.

Entretemps – pendant – avant – après – des éditions nous avaient permis d’affirmer des activités moins parcellaires où les mots, les nôtres et ceux des autres, purent s’ébrouer librement.

Près de sept cents noms s’ajoutèrent ainsi à ceux des deux créateurs.

Et des continents autres que le continent belge se laissèrent un tant soit peu évangéliser par notre parole qui fut toujours bonne à dire (je crois).

J’ai parlé plus haut, beaucoup plus haut, de vertige. Ce n’était pas par légèreté.

Quand nous voulions paraître profonds, il nous arrivait de dire que la pensée Bul n’était pas un vertige mais plutôt une façon de perdre l’équilibre. C’était aussi une façon d’en dire assez pour ne pas en dire trop.
(André Balthazar / Mai 1995 – Bologne)